Carrière de Leffe (Dinant) : une demande d’extension et une diminution importante du transport routier pour un cadre de vie amélioré

La carrière de Leffe est exploitée depuis plus de 60 ans. On y extrait des granulats calcaires lavés, une pierre très demandée sur le marché local et régional, et indispensable pour toutes sortes de construction, tant privées que publiques. ​ ​ ​ 

Aujourd’hui, le site produit et commercialise 850.000 tonnes de granulats par an. La carrière est un employeur important au niveau local puisqu’elle emploie 18 personnes directement et une cinquantaine de personnes de manière indirecte (services supports, sous-traitants, …) dont 80% habitent dans un rayon de 25 km. 

Afin de pérenniser le site ainsi que l’emploi, tout en répondant à la demande croissante du marché de la construction, Holcim a pour projet d’augmenter la production du site de Leffe à 2.000.000 de tonnes de granulats par an. Pour cela, une extension de la carrière et de nouvelles installations sont nécessaires. Holcim souhaite également repenser la logistique de livraison et d’améliorer le cadre de vie des habitants. Cette demande de révision de plan de secteur et de permis utilisera la procédure conjointe "Plan-Permis" lancée par le Gouvernement wallon en 2017.
 

Etendre la carrière et construire de nouvelles installations 

Holcim demande d’étendre la zone d’extraction de la carrière vers le Nord de 67,6 hectares au-delà de la limite autorisée actuellement. Les terrains appartiennent à Holcim et cette extension permettra au site de garantir une exploitation pour une quarantaine d’années en tenant compte des besoins du marché du granulat.

« La carrière a atteint ses limites d’exploitation tant à l’Ouest, à l’Est qu’au Sud. L’exploitation du site doit donc pouvoir progresser vers le Nord où les études géologiques ont démontré que le gisement calcaire est toujours présent », commente Sébastien Houtrelle, responsable du projet. « En faisant progresser l’exploitation vers le Nord, on s’éloignera de plus de 900 mètres supplémentaires des zones d’habitation qui sont surtout situées au Sud et au Sud-Est du site (nb : rue Rémy Himmer et rue Camille Henry) ».

Le permis prévoit également la construction de nouvelles installations de concassage et de criblage au Nord-Ouest de la zone d’extraction actuelle afin d’être au plus près de la zone d’extraction des pierres et de pouvoir envisager une logistique de chargement de bateaux qui limite le nombre de manipulation des matériaux.

« Ces nouvelles installations devront permettre d’accroître la production à 2 millions de tonnes par an et de mettre en place les dernières technologies en termes d’efficacité énergétique et de protection environnementale » explique Sébastien Houtrelle.
 

Développer une alternative logistique : 10.000 camions en moins sur les routes 

Enfin, le projet d’Holcim propose d’améliorer la situation logistique en réduisant le trafic routier et en favorisant le transport par voie fluviale. Cette alternative logistique doit améliorer qualité de vie et la sécurité routière ainsi que permettre une réduction de CO2 liée au transport des granulats extraits. Holcim souhaite capitaliser sur la proximité de la Meuse afin d’augmenter drastiquement le pourcentage de matériaux transportés par voie fluviale (de 35% à 75%). 

Pour cela, le projet prévoit l’installation d’une bande transporteuse qui partirait directement de la carrière pour aboutir à la Meuse (+/- 750 m) située en contrebas et d’une zone de chargement des barges de transport. A ce stade, seuls des aménagements mineurs sont prévus en bord de Meuse, sans quai ni silo, car les bateaux s’amarreront sur des ducs d’Albe (poteaux ancrés dans la Meuse) et seront chargés directement par la bande transporteuse. 

« Cette alternative logistique va permettre de supprimer 10.000 camions/an, utilisés actuellement pour transporter les granulats vers le port de Maizeret (Andenne), situé à 35km du site, en traversant les entités de Loyers (Lisogne), Dorinne et Spontin. Il y aura donc nettement moins de trafic routier, et ce malgré l’augmentation de la production » déclare Sébastien Houtrelle. « L’impact positif sur l’environnement sera majeur puisque cela évitera des émissions de 2.950 tonnes de CO2 par an ». 

Cette bande transporteuse doit traverser la réserve naturelle. Cette bande transporteuse est donc étudiée dans le but d’éviter de créer une barrière physique au sein de la réserve, de minimiser son impact paysager et de préserver l’intérêt des sols (les pelouses calcaires) présents dans la réserve. 

« Tous ces éléments combinés font que c’est un bon projet, pour tous. D’un côté, il répond à un besoin du secteur de la construction qui risque de manquer de granulats pour la construction des routes, infrastructures et bâtiments dans quelques années. De l’autre, il améliore le cadre de vie des habitants en enlevant 10.000 camions des routes locales et en éloignant l’exploitation des habitations. Enfin, il contribue à l’environnement en économisant près de 3.000 tonnes de CO²/an », déclare Raphaël Lhote, Directeur de la division Granulats de Holcim Belgique.